LORIOL



Lacroix : Statistiques du département de la Drôme 1835



LORIOL



LORIOL (Aureolum). - Ce bourg est situé au pied d'un coteau, à 2 myriamètres sud de Valence ; il est traversé par la grande route de Lyon à Marseille. C'est un chef-lieu de canton et un gîte d'étape ; il y a un bureau de poste, un bureau d'enregistrement, une brigade de gendarmerie à cheval et un relais de la poste aux chevaux. Sa population est de 3,048 individus.
Le territoire de cette commune est étendu et d'une culture riche et variée. Les principales productions sont le blé, le vin, les fourrages et la soie.
Il se tient à Loriol quatre foires par an et un fort beau marché le vendredi de chaque semaine. Il y a des fabriques d'ouvraison de la soie, des filatures à la Gensoul, des tanneries et des ateliers de charronnage.
Une industrie propre à cette localité consiste aussi à transporter, chaque jour et à toute heure, les voyageurs avec des pataches et des carrioles qui y sont en assez grand nombre. Ce moyen de transport est dur, mais prompt et fort économique.
On remarque sur le territoire de Loriol les beaux sites de la Gardette et de Signol.
Il existe près du château de la Gardette, habité par M. d'Arbalestier, des eaux minérales que les habitans de Loriol et de Livron vont boire en juillet et en août ; légèrement ferrugineuses, elles purgent à l'aide du sel d'epsom, et leur réputation ne s'étend guère au-delà de ces deux communes.
Loriol a souvent été pris et repris par les catholiques et les protestans, pendant les troubles religieux du XVIme siècle. Les protestans y ont aujourd'hui un temple.
C'est sur son territoire qu'est située la campagne de Saint-Fond, qu'habita long temps M. Faujas, célèbre naturaliste de nos jours. Il y est mort le 18 juillet 1819. Il repose dans le tombeau qu'il y fit disposer lui-même.
Loriol est la patrie de Jean de Lafaye, ministre protestant, né en 1610, mort à Genève en 1679. Il avait été banni de France pour avoir publié l'Antimoine, pamphlet dirigé contre les ordres religieux. On a encore de lui : Douze questions capucines répondues ; Genève, 1648, in-8°, etc.
Ce bourg est aussi la patrie de M. Amable-Guy Blancard, baron de l'empire, maréchal-de-camp, né le 18 août 1774, et l'un des officiersgénéraux de cavalerie les plus distingués de l'armée française. Il a fait toutes les campagnes depuis 1792 jusqu'en 1814. Le 4 avril 1792, à la tête de quinze cavaliers, il chargea, devant Hombourg, un parti de hussards de Wurmser, et parvint à reprendre les étendards de son régiment qui avaient été enlevés. Cette glorieuse action lui valut un sabre d'honneur. Le 23 thermidor an VII, à Mavino, près de Rome, en sauvant deux pièces de canon qu'il avait enlevées à l'ennemi, il reçut un coup de mitraille dans le côté droit et eut le bras cassé en deux endroits. Il se signala ensuite à Austerlitz, à Friedland, à Ratisbonne, à Wagram, à la Moskowa, à Winkowo, et en avant de Moskow, où il fut blessé. Il le fut encore à la malheureuse journée de Waterloo, à la tête du 2e régiment de carabiniers. Il commande en ce moment le département de Seine-et-Oise.

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